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21.12.2016
Loups : la Conf’ Vaucluse mobilisée pour le pastoralisme. Face à l’augmentation incessante des attaques de loups sur les troupeaux en estive et autour des fermes, les éleveurs et bergers sont à bout. Malgré les annonces de « prélèvements » et de financements de mesures de protection, la situation ne fait qu’empirer. Chaque année, plus d’éleveurs sont victimes d’attaques, plus de brebis tuées, et plus de départements touchés. La Confédération paysanne de Vaucluse, ainsi que d'autres Confédérations paysannes départementales, ont donc envoyé le courrier joint aux députés et sénateurs de Vaucluse* pour que ce sujet soit mis à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale et du Sénat. La situation actuelle pousse de plus en plus d’éleveurs à maintenir leurs troupeaux enfermés. Est-ce l’élevage que veulent nos responsables politiques ? Disparition des brebis dans les montagnes et dans les prés, élevages hors-sol, agriculture encore plus industrialisée… La Confédération paysanne refuse de s’y résigner. Ce n’est pas le métier que nous avons choisi ! Nous serons donc mobilisés jusqu’à ce qu’une politique de gestion cohérente de la population de loups soit mise en place qui assure l’avenir de nos élevages paysans ! Contact Commission prédateurs CONFÉDÉRATION PAYSANNE 84 : Serge Jossier, éleveur ovin Vaucluse. *Nous avons envoyé le courrier par mail aux députés de Vaucluse : Julien AUBERT Jacques Bompart Jean-Claude Bouchet Michèle Fournier-Armand et aux sénateurs de Vaucluse : Alain Dufaut Claude Haut Alain Milon
Madame, Messieurs,
Nous souhaitons vous alerter sur la situation de plus en plus dramatique des éleveurs confrontés aux attaques de loups. Une réponse urgente est nécessaire pour répondre à leur détresse.
La réglementation européenne concernant le statut de protection des loups doit évoluer pour que ne disparaisse pas l’élevage paysan en plein air que nous défendons et qui répond aux attentes de la société au profit de l’élevage industriel hors sol qui lui, n’a rien à craindre des loups.
Cette situation dure depuis plus de vingt ans, et pourtant en 2010, 1086 attaques et 4171 victimes ont été constatées sur 9 départements. En 2015, la situation a doublé d’importance avec 2437 attaques et 8941 victimes indemnisées sur 24 départements. En 2015, 1100 éleveurs ont été concernés par des attaques indemnisées.
Le seuil de 32 prélèvements de loups a été atteint, seuls les tirs de défense vont être accordés aux éleveurs pour un total de quatre prélèvements supplémentaires d’ici le 30 juin 2017. Cette situation est inacceptable, les éleveurs qui pâturent toute l’année n’auront plus aucun moyen de se défendre.
Le plafond de prélèvement de 36 loups (environ 10% de la population estimée) garantit l’augmentation de la population à terme et les dégâts qui vont avec, puisque la population augmente de 20% par an. En fin d’été 2016, l’ONCFS a identifié 52 zones de présence permanente dont 41 meutes.
En 2016, plus d’une centaine de situations graves avec des dommages récurrents et importants ont été constatées et ont conduit à des autorisations de tirs de défense renforcés et des tirs de prélèvements. Comment peut-on constater une centaine de situations graves en répondant par un prélèvement maximum de 36 loups? Combien de situations graves restent sans réponse encore cette année? Comment une seule brigade d’intervention de 12 personnes basée dans le Sud Est peut-elle couvrir la vingtaine de départements concernés?
Entre 2012 et 2015, 281 éleveurs ont subi des dégâts insoutenables (14182 victimes) malgré les moyens de protection mis en place. Parmi eux, 167 éleveurs ont subi jusqu’à 5 attaques par an, 62 éleveurs de 5 à 10 attaques par an, 35 éleveurs de 10 à 20 attaques par an, et 17 éleveurs plus de 20 attaques par an. Comment imaginer l’avenir dans de telles conditions ?
Cette situation ne peut plus durer, aucune action envisagée à ce jour ne pourra faire baisser le nombre de victimes. Les moyens de protection ont atteint leurs limites, nous sommes dans une impasse! De plus, les paiements des dossiers de protection 2015 ne sont toujours pas soldés, idem pour 2016 où 2200 éleveurs ont investi plus de 22 millions d’euros mais n’ont perçu aucun acompte à ce jour.
Les prélèvements de loups doivent s'effectuer en fonction des dégâts aux troupeaux et non dans un cadre de gestion de l’espèce contraint par la directive « Habitat » et la convention de Berne.
Madame, Messieurs, il est urgent de sortir les éleveurs de cette impasse et nous vous sollicitons pour que ce sujet soit porté à l’Assemblée nationale dans les plus brefs délais. Vous trouverez ci-joint l’ensemble de nos revendications, n’hésitez pas à nous contacter pour plus de détails si vous le souhaitez.
Contacts Commission prédateurs CONFÉDÉRATION PAYSANNE
-Serge Jossier, éleveur ovin Vaucluse
-Thomas VERNAY, en charge du dossier loup
Position de la Confédération paysanne
à propos des loups et du pastoralisme
• La Confédération paysanne participe aux travaux du Groupe National Loup mais n'est pas partenaire. Suite à une période de boycott du GNL, elle est revenue pour faire entendre la voix des éleveurs car les attentes étaient et restent profondes.
• Le constat de la cohabitation impossible entre loups et pastoralisme n'est pas issu d'une idéologie « anti-loup » mais de nos pratiques.
• La Confédération paysanne n'est pas pour l’éradication de l’espèce mais pour l’élimination des loups en situation de prédations sur les troupeaux et une réciprocité d'actions entre loups et éleveurs.
• Les prélèvements de loups doivent s'effectuer en fonction des dégâts aux troupeaux et pas dans un cadre de gestion de l’espèce. L'objectif central des prélèvements est la baisse de la prédation, pas un tableau de chasse.
• Les prélèvements par tirs ou piégeage doivent être ciblés et réalisés avant tout par les services de l’État dans toutes les zones d'élevage y compris les cœurs de Parcs nationaux.
• Demande de brigades d'intervention dans l'ensemble des départements en lien avec le front de colonisation.
• Demande d'anticipation dans les départements limitrophes du front de colonisation pour débloquer les aides aux moyens de protection notamment sur l'achat et l'entretien des chiens de protection.
• La Confédération paysanne s'oppose à toutes formes de zonages ou de gestion différenciée qui conduirait à une inégalité de traitement selon les territoires.
• La Confédération paysanne s'oppose à la mise en place d’une conditionnalité entre moyens de protection et indemnisations.
• La Confédération paysanne demande fermement le retrait des loups des espèces protégées dans la convention de Berne et la Directive Habitat.